D La Her, née en 1991, est une artiste sud-coréenne basée à Paris. Ses œuvres picturales, à la fois empreintes de réalisme et d’onirisme, s'articulent autour des scènes de la vie quotidienne en milieu urbain, où les individus se fondent dans l'anonymat des foules. Son art saisit des instants suspendus, révélant l'essence d'une saison, d'un climat ou d'une heure particulière, grâce à une subtile harmonie entre lumière et couleur, évoquant la minutie d'une composition cinématographique. Sa maîtrise singulière de la technique acrylique confère aux paysages urbains qu'elle représente une atmosphère froide, presque désincarnée.

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Inspirée par l'existentialisme sartrien, le septième art, ainsi que par les courants du post-impressionnisme et du réalisme américain — notamment à travers l'influence manifeste d'Edward Hopper —, La Her explore avec subtilité les formes de l’existence humaine. Dans ses tableaux, il ne subsiste de l’humain qu’une trace, laissant place à l’imaginaire et à l’interprétation du public.

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L’Homme, dépourvu de finalité propre, incarne une existence libre et affranchie de tout prédéterminisme ou forme figée. Il n’est alors plus réduit à une identification, mais est potentialité et s’ouvre à toutes formes de possibilités fondées sur sa liberté de conscience et sa capacité à dépasser les préjugés. Les figures vides enjoignent le spectateur à plonger dans ce néant, se libérant ainsi de toute catégorisation ou essentialisation.

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La Her approfondit cette idée dans ses performances, conçues comme des plateformes ouvertes façonnées par la volonté des spectateurs. Cette perspective se retrouve notamment dans sa dernière performance, « Allégorie des ombres », où elle trace les silhouettes des spectateurs devenus acteurs d’un dessin collectif grandeur nature.

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Son geste pictural précis sur une grande toile offre une lecture différente selon la distance d'observation. À mesure que les spectateurs s'approchent, les visages vides les invitent à l’introspection. Ces visages s'adressent à tous, sans distinction d'origine, de couleur ou de genre. C’est un champ vide de réflexion, une rencontre avec soi-même... jusqu’à saisir, enfin, sa propre présence.